« Il faisait un admirable temps d’été, pas trop chaud, les hirondelles traçaient sur le bleu du ciel de grandes lignes courbes qu’on croyait voir encore quand elles étaient passées. » Guy de Maupassant, Bel-Ami, 1885
Nous avons photographié des hirondelles en Italie, dans l’Est et l’Ouest de la France ainsi qu’en région parisienne. Tôt le matin, ou avant le coucher du soleil, leur vol dessinait dans le ciel des mouvements à saisir, comme des espaces de liberté et de créativité. A partir de ces images et d’une structure en matrices, nous avons conçu un grand nombre de pièces. Variées dans leurs dimensions, elles sont toutes organisées en damiers ou en rayures qui permettent de sauter d’une case à l’autre, d’une hirondelle à l’autre et de multiplier les sens de lecture. Comme dans la chronophotographie, les images se succèdent, se poursuivent et se mettent en mouvement. Elles tentent de rendre compte du sentiment de vitesse et de ruptures de lignes si caractéristiques du vol des hirondelles.
Ce projet qui nous a animés pendant deux années a trouvé le soutien de la Villa Médicis qui nous a accueillis en résidence artistique au cours de l’année 2020 et de la Fondation Swiss Life. Lauréats du Prix Swiss Life à 4 mains avec le musicien Régis Campo, le travail a été présenté dans un programme de 6 expositions en 2021 — dont le Musée de la Piscine (Roubaix), Arles pendant les Rencontres de la Photographie et le Musée du Jeu de Paume. Il a également fait l’objet d’une publication aux Éditions Filigranes.